Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique / par Henri Pied.

  • Pied, Henri.
Date:
[1913]
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Credit: Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique / par Henri Pied. Source: Wellcome Collection.

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    S. /[- \V- DEUX NOUVEAUX CAS DE MAL DE POTT SYPHILITIQUE par le Dr Henri Pied. Les études anatomo-cliniques ont récemment montré que toutes les infections pouvaient atteindre la colonne vertébrale, domaine long- temps réservé à la tuberculose. On a décrit, avec preuves à l’appui, les spondylites rhumatismales, typhiques, actynomycosiques, etc... Nous avons observé nous-même, il y a trois ans, chez une enfant de 8 ans, jusque-là bien portante, au cours de la convalescence d’une scar- latine, à la fin de la période de desquamation, un mal de Pott cervical, avec double déformation angulaire en baïonnette, qui apparut rapide- ment, accompagné de douleurs extrêmement violentes et guérit parfai- tement bien à la suite de la réduction, de l’immobilisation temporaire dans une minerve, combinées avec une bonne hygiène. L’extrême diffusion de la syphilis, sa prédilection pour le système osseux dont les lésions, dit le Pr Fournier, « figurent au troisième rang des manifestations du tertiarisme », nous autorisent à penser que parmi les cyphotiques, les lordosiques, les déformés et les ankylosés verté- braux, beaucoup relèvent de l’infection spécifique. Il est permis de se demander si la rareté des faits de spondylite syphilitique ne tient pas à des erreurs de diagnostic, qu’expliqueraient fort bien la latence des lésions, la lenteur de leur évolution et l’habitude de considérer les lésions vertébrales chroniques comme tuberculeuses. Voici deux nouveaux faits, extraits de notre pratique personnelle, qui illustrent les deux aspects de la question, telle que nous venons de l’exposer. Ce qui en fait l’intérêt c’est qu’il s’agissait, dans ces deux cas, de syphilis latente, dont le mode d’entrée dans l’organisme reste pour nous des plus obscurs, malgré nos investigations. A l’occasion d’un fait personnel, dans un mémoire précédent (An- nales de Dermatologie et de Syphiligraphie, mai 1912), nous avons donné une bibliographie aussi complète que possible des spondylites syphilitiques. Depuis cette époque, nous avons consulté avec profit l’ouvrage de Gross et Lancereaux: « Des affections nerveuses syphili- tiques », 1861; la thèse de Levot: « Des lésions syphilitiques du rachis », Paris, 1881 ; le mémoire de Joachimslal : « Ueber Spondylitis gummosa(Verhandlungender deutschen Gesellschaft fiïr orthopœdische Chirurgie I Congress), Berlin, 1902 — Zert. fur ort. Chir. », Vol. X; l’ouvrage de M. le Dr Louis Spillmann : « Syphilis osseuse, syphilis acquise » (G. Steinheil, 1909), où cet auteur semble exposer sur cette question, à côté de ses propres opinions, les idées du Pr Fournier,