Dissertation sur les dangers de la privation et de l'abus des plaisirs vénériens chez les femmes; ... / par Et. Labrunie.

  • Labrunie, Étienne, 1776-
Date:
An XIV (1805)
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Credit: Dissertation sur les dangers de la privation et de l'abus des plaisirs vénériens chez les femmes; ... / par Et. Labrunie. Source: Wellcome Collection.

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    La fureur utérine est un des effets les plus terribles de la continence; parce que l’épilepsie, la manie ou la démence, sont le résultat de ses accès violens, ou trop souvent réitérés; le trouble du cerveau est si grand, qu'il entraîne toujours après lui des affections dange¬ reuses, apporte un changement sensible dans les facultés intellec¬ tuelles, et précipite dans les excès dune luxure qui n’est modérée par aucun frein, parce qu’elle naît du désespoir. J’ai vu une fille de 24 ans, d’une belle stature et d’une figure agréable, qui, après un accès de fureur utérine, tourmentée par les reproches qu’elle essuyait sur un malheur qu’elle n’avait pas pu prévenir, accablée de l'aversion de ses parens, abandonna sa famille et devint errante pendant dix-huit mois, se livrant au premier homme qu’elle rencontrait. Epuisée parles suites de cette conduite, elle re¬ tourna chez son père. On la traita alors moins durement ; mais elle restait toujours cachée. Sa santé se rétablit. Dans l’espace de six mois, elle fut une seconde fois attaquée de la même maladie. Elle suivit un régiment d’infanterie qui passait dans sa province, et mourut, en arrivant à la garnison, des fatigues qu’elle avait supportées par l’excès de ses jouissances (1). Tulpius fait mention d’une catalepsie , et Manget, d’un délire frénétique qui succédèrent à l’érotomanie. Quelle fureur dans ceux que la continence et la santé poursuivent! Cest peu pour cette fille timide et modeste d’avoir perdu toute honte et toute pudeur; elle ne regarde plus l’inceste que comme une femme galante regarde l’adultère. Si ses besoins ne trouvent pas de prompts soulagemens, ils ne se borneront pas aux simples accidens d’une pashion utérine, de la manie , etc. ; elle mourra d’un mal dont il y a tant de médecins Q2,}. (1) Chambon, Maladies des filles , chap. 55.