Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort.

  • Le Fort, Léon Clément, 1829-1893.
Date:
1885
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Credit: Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort. Source: Wellcome Collection.

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    mer accepta avec Depaul et Danyau l’idée un peu nouvelle pour la France de la propagation possible par la contagion (opinion déjà, fort ancienne en Angleterre, où depuis Armstrong, Rams- botham, Lee, Gooch, Robertson, Blundell, elle était générale- ment admise), cette idée, chez lui comme chez ses devanciers et ses contemporains, fut stérilisée par ce fait seul qu’il donnait encore, comme tous les autres, au quid divinum ou diabolicum de l’épidémie la part la plus large dans la propagation de la maladie. 11 proclamait la contagion, mais il acceptait aussi l’é- pidémie comme cause indépendante et presque comme la cause de la contagion. C’est donc avec un assez vif étonnement, qu’en lisant la leçon d’ouverture de mon cher camarade d’internat et de mon excel- lent collègue à la Faculté, j’y trouve ces phrases : « On accusait « l’épidémie, et c’était tout; en d’autres termes, on se payait de « mots et l’on ne faisait rien. Je m’insurgeai contre ce décourage- « ment, » etc.; et plus loin : « Les maladies puerpérales sont dues presque exclusivement à la contagion... ». C’est à la démonstra- « tion de cette vérité jusque-là méconnue en France que j’ai con- « sacré la plus grande partie de ma thèse inaugurale. » Oui, les maladies puerpérales sont dues presque exclusivement à la con- tagion, mais ce n'est pas M. Tarnier qui l’a dit en 1858, c’est moi qui devais le dire sept ans plus tard et avec bien plus d’é- nergie encore. Que disait M. Tarnier en 1858? Il disait : « Je crois « donc à la contagion ; mais je ne veux pas lui assigner le rôle « principal dans l’étiologie de la fièvre puerpérale (page 97). La « contagion n’est sans doute que Yune des causes qui peuvent « propager la fièvre puerpérale ; il est possible même (quelle ne se « révèle que pendant les épidémies intenses, pour disparaître dans « les cas sporadiques. » Il avait dit (page 73), en parlant d’épi- démies antérieures rapportées par divers auteurs : « Il faut bien « admettre dans tous ces cas, comme dans toutes les épidémies, « l'action d'un principe général, inconnu dans son essence, appré- « ciable par ses effets, qu’on a désigné sous le nom de génie épi- « démique. » M. Tarnier, quoique contagionniste, défendait donc comme vrai ce qui pour moi est une profonde erreur, l'in- fluence, l’existence du génie épidémique, et cette erreur l’em- pêcha d’arriver à une prophylaxie rationnelle, ayant pour but