Les médications anti-goutteuses à travers les âges.

Date:: 1910

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Credit: Les médications anti-goutteuses à travers les âges. Source: Wellcome Collection.

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M. le Prof. A. Robin a fait aussi cette remarque que « le bon vin, le bourgogne, le champagne rendent goutteux, mais non l’alcool ; et la preuve, c’est que les manifestations goutteuses sont très rares chez les véritables alcooliques ». Plus encore que le régime alimentaire, l’hygiène musculaire et cutanée a été, de la part des médecins de l’antiquité, l’objet d’attentions constantes. Chez les Grecs comme chez les Romains, les soins corporels étaient à la base de toute thérapeutique. Les uns préconisaient aux goutteux les exercices du gymnase, les autres les longues marches ou les promenades en voiture. La pratique chère aux Asclépiades était le balancement dans un lit suspendu ou sur un navire en marche. L’école africaine elle-même comptait plus sur l’hygiène que sur la thérapeutique pour guérir les goutteux. D’après Sydenham et Scudamore, l’équitation constitue l’exercice le plus salutaire. C’est, d’ailleurs, un fait depuis longtemps connu que le travail intellec¬ tuel, et conséquemment la sédentarité, prédisposent à la goutte. « L’exercice est fort profitable contre les gouttes et l’oisiveté est mère d’icelles, a dit Paré. Car, comme le fer qui est laissé sans être manié, bien tost se rouille : aussi notre corps étant sans s’exercer se remplit d’humeurs superflus qui est souvent cause de gouttes. Et partant il faut faire exercice au matin après qu’on aura rendu ses excréments. Et ceux qui sont sujets à avoir la goutte aux pieds exerceront les bras... » Mentionnons aussi ce conseil de l'illustre Gladstone : « Cassez des cailloux, bêchez votre jardin, coupez des arbres, faites ce que vous préférez, mais prenez de l’exercice. Il faut d’une façon quelconque faire travailler vos muscles. Votre cerveau n’est pas, croyez-le bien, un organe tellement indépendant des autres qu’il puisse fonctionner isolément et normalement. » Toutefois, comme le fait remarquer le Dr Apert, une fatigue mus¬ culaire exagérée et inhabituelle peut, au même titre qu’une fatigue intel¬ lectuelle, provoquer une attaque de goutte. Lecorché cite le cas d’un de ses amis qui ne pouvait faire une ouverture de chasse sans être pris, le soir même ou le lendemain, d’une attaque. Scudamore, plus d’une fois, à ce qu’il assure, eut une crise articulaire provoquée par une partie d’échecs... Il faut donc procéder avec prudence lorsqu’on prescrit l’exercice musculaire au goutteux : c’est la continuité et la progression vers des conditions de vie plus active qui importent (1). Les exercices passifs conviennent excellemment aux goutteux. Les (i) E. Apert, La Goutte et son traitement. Paris, 1903.